La Voix du Nord – 12/09/2011
anglais pour enfant Lille
L’anglais, le chinois ou l’espagnol dès le berceau : l’apprentissage précoce des langues a le vent en poupe
Des cours d’anglais dès la maternelle à la nounou qui garde bébé dans la langue de Skakespeare, l’offre pour l’apprentissage précoce des langues est de plus en plus fournie à Lille. Jeudi dernier, l’école Enviedapprendre organisait sa fête de lancement. Enviedapprendre, dernière arrivée sur ce marché, joue la carte de la différence en proposant, outre l’anglais, l’enseignement de l’espagnol, du chinois et bientôt de l’arabe. La méthode en revanche, reste la même… Émilie Paguessorhaye va y enseigner l’anglais aux enfants de 3 à 12 ans. « C’est très axé sur l’oral, il ne faut pas qu’ils se rendent compte qu’ils sont en train d’apprendre. » Avec sa collègue Lorena Gonzalez, professeur d’espagnol, tout est bon pour cet enseignement qui cherche également à inculquer « le plaisir d’apprendre une langue » : la cuisine, le jeu, bien sûr, ou encore la musique… Marie, 7 ans, entamera sa troisième année d’anglais chez Enviedapprendre le 27 septembre, et s’initie déjà au chinois avec la maman d’une amie. « Le fait d’être en dehors du cadre scolaire est intéressant. En même temps, ça lui donne les sonorités, explique Emmanuelle, sa maman. Et puis, c’est aussi une ouverture culturelle. »Mais d’apprentissage, il est tout de même question. « Ce sont des choses que l’on voit à l’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres), explique Mathilde Vermeulen, professeur d’anglais en école privée et gérante d’Enviedapprendre. Des études montrent que plus les enfants sont jeunes, plus leur capacité à acquérir un langage est bonne. » « Le bien-êtrede l’enfant » L’engouement des parents semble être de plus en plus fort au point de voir cet enseignement dispensé à un public de plus en plus jeune. « Plus les enfants sont jeunes, plus il y a de demandes », confirme Anne Desplancke, coordinatrice chez A for Apple qui envisage de baisser l’âge limite d’entrée dans son institution actuellement fixé à 3 ans.
Même son de cloche chez Babylangues, un service de nounous bilingues installé à Lille depuis le début de l’année et qui intervient auprès d’une trentaine de familles : « La tranche qui marche le mieux, ce sont les 3-8 ans avec une cinquantaine d’enfants. Mais on nous appelle pour des enfants de plus en plus jeunes. À Bordeaux et à Lyon, nous avons même deux enfants d’un mois. »
Mais si la demande existe bel et bien, reste la question des éventuels risques d’un enseignement trop précoce. En avril, lors du festival des langues à la chambre de commerce, Beatrix Hoffmann, responsable pédagogique au Goethe Institut, s’est interrogée sur la possibilité d’ouvrir son établissement à des enfants plus jeunes : « Habituer l’oreille, je suis d’accord, il faut le faire. Que les enfants soient ouverts pour aller vers autre chose c’est très bien. Cela se fait naturellement dans le cadre de familles bilingues, mais il faut réfléchir à la façon de mettre cela en place dans une institution car il ne faut pas oublier que l’apprentissage passe par le bien-être de l’enfant. »
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