Femme actuelle
Femme actuelle n°1326 – Bébé bilingue
L’anglais dès 1 an, c’est utile.
De quoi s’agit-il ? Chez Babylangues, on accueille les bébés dès 1 an, 45 mn par semaine, autour d’images, de chansons en anglais… L’association a même initié des ateliers à la maison avec des baby-sitters qui s’occupent aussi du bain ou du repas.
Daniel Gaonac’h, psychologue, auteur de « L’apprentissage précoce d’une langue étrangère », éditions Hachette : Plus on commence jeune, mieux c’est « L’oreille du tout-petit lui permet de reconnaître les différences entre les sons et de saisir la musique des langues. En grandissant, il perd cette capacité. Mieux vaut donc ne pas attendre qu’il maîtrise bien le français pour lui apprendre l’anglais. L’important, c’est que chaque langue soit utilisée à des moments précis ou avec des personnes en particulier afin qu’il ne les mélange pas. Les tout-petits n’ont pas besoin d’explications et de cours : ils apprennent mieux quand la langue est associée aux actes du quotidien. Pour faire de véritables progrès, il faudrait qu’ils soient confrontés à la seconde langue au moins une heure par jour : en jouant, pendant ses repas ou l’histoire du soir. A défaut, écouter des chansons, faire des jeux ou regarder des dessins animés en anglais en sa compagnie est un bon moyen de lui montrer qu’il existe d’autres langues, et d’autres cultures. S’il y a pris plaisir petit, cela le motivera lors de son apprentissage de la langue à l’école. »
Nicole Fabre, psychanalyste, auteur de « J’aime pas me séparer », éd. Albin Michel Chez le bébé, l’affectif prime sur l’apprentissage « Les parents veulent donner toutes les chances à leur enfant de réussir plus tard. Alors ils sont tentés de l’inscrire à toutes sortes d’activités de plus en plus tôt. Le risque, c’est qu’ils s’intéressent plus à l’adulte qu’il deviendra qu’à l’enfant qu’il est. A 1 an, l’enfant attache davantage d’importance à son nounours qu’aux jeux éducatifs. Attention à ne pas trop miser sur l’intelligence au détriment de l’affectif! Il est important de prendre le temps de jouer avec son enfant, de se promener avec lui, de lui chanter des chansons, en français, voire en anglais, mais à condition que le plaisir d’être ensemble prime sur l’obligation de bien parler! La situation est complètement différente si les parents sont bilingues ou si l’enfant est habitué à entendre son entourage s’exprimer dans plusieurs langues. Alors cet apprentissage devient une évidence. Parents et enfants n’ont pas besoin de faire des efforts pour parler cette langue, cela s’inscrit naturellement dans leur relation. »
« C’est bien de donner ce bagage supplémentaire aux enfants » Ma fille suit les ateliers Babylangues depuis un an et déjà, elle comprend des petites phrases, elle connaît les chiffres et le nom des couleurs en anglais. A la maison, je lui parle et lui lis aussi des histoires en anglais. Grâce à ça, même si elle ne fait pas des études poussées, elle pourra se débrouiller n’importe où.
Sibille, dessinatrice, 1 enfant (2 ans)