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LE FIGARO

26 janvier 2011

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Article 

Le Grand retour des nurses anglaises
Par Agnès Leclair

Des sociétés proposent aux parents des ateliers de langues à partir de 12 mois et des nounous anglophones.

C’est la version moderne de la nurse anglaise. À Paris et Bordeaux, une société s’est lancée fin 2008 dans les cours d’anglais pour les tout-petits et propose depuis la rentrée les services de nounous anglo-saxonnes. Du baby-sitting dans la langue de Shakespeare, l’idée peut faire sourire. Mais pour la créatrice de Babylangues, Caroline Benoit-Levy, les bénéfices de cette initiation au berceau ne font pas de doute. «La maîtrise d’une langue étrangère passe par une acquisition précoce et une exposition linguistique répétée, notamment dans le rituel du quotidien», explique la jeune femme, professeur certifié d’anglais.

Sa société offre une introduction à l’anglais dès 12 mois, a vant même l’apparition des premiers mots. Et ce avec des professeurs ayant l’anglais pour langue maternelle. «Plusieurs études ont démontré qu’avant 3 ans, un enfant peut entendre et reproduire tous les sons et accents. Une capacité qu’il perd en grandissant, avance Caroline Benoit-Levy. À partir de 7 ans, avec l’acquisition de la lecture et de l’écriture, l’apprentissage des langues devient un processus cérébral.»

«Nous expliquons aux parents que le plaisir est la clé de l’apprentissage pour les petits. Il ne faut pas voir ces ateliers sous l’angle de la compétition», renchérit Caroline Benoit-Levy. «C’est tout de même un phénomène très parisien, reconnaît Catherine Leroy. Les parents qui ont recours à nos services sont élitistes, ambitieux. Ce sont pour la plupart de cadres supérieurs qui veulent que leurs petits soient bilingues.» Les adeptes de ces formules se défendent de mener une course à la réussite. «Je ne souhaite pas particulièrement que ma fille fasse des études exceptionnelles, indique la maman de Yelina, 2 ans, mais qu’elle ait la possibilité de parler couramment deux langues.» La fillette sait déjà nommer les animaux, compter et chantonner en anglais.

Trois euros de plus par heure

La mère de Bastien, 3 ans et demi, a choisi la formule de la nounou anglo-saxonne en garde partagée. C’est un Américain qui s’occupe de son garçon et d’une petite fille du même âge en version anglaise. «Je ne voulais pas que ce soit l’école après l’école, raconte la maman. Mais un système de garde convivial.» Quelques mois seulement après la rentrée, son fils «comprend beaucoup de choses et prononce incroyablement bien. Et le prix n’est pas très loin de celui d’une nounou standard recrutée via une société de service à la personne». Elle débourse tout de même deux ou trois euros de plus pour une heure. À 22 mois, Lia, habituée des ateliers, babille en «franglais». «Elle ne risque pas de mal assimiler [une langue ]» , rassure Caroline Benoit-Levy. «Nous accueillons un certain nombre de petits issus d’une double culture et ce sont eux qui apprennent le plus vite. Plus on parle de langues, plus cela devient facile», prêche-t-elle.